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INTERVIEW Modem • Mes impressions après la COP25
MODEM - Cette semaine, Catherine Chabaud nous relate sa présence à la COP25, à Madrid, et la nécessité d’intégrer les solutions Ocean dans la mise en œuvre de l’accord de Paris. Retrouvez ses impressions ci-dessous :
Catherine Chabaud • J’avais deux objectifs pour mon déplacement à la COP25 à Madrid : assister à quelques uns des 90 événements sur la thématique Ocean et climat et partager avec la délégation du Parlement européen et les personnalités rencontrées, la nécessité d’intégrer les solutions Ocean dans la mise en œuvre de l’accord de Paris.
Il y a quatre ans, avec tous les membres de la Plateforme Ocean et climat, nous avions célébré l’insertion du mot « Ocean » dans le préambule de l’accord de Paris. Jusque là le rôle fondamental de l’océan dans l’équilibre du climat était ignoré de la négociation climatique, car peu traitée par les scientifiques et incomprises par les politiques. Depuis, la communauté Ocean a fini par être entendue, soutenue récemment dans son argumentaire par le rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère. Avec Monaco et la France, le Chili fait partie des États à pousser l’intégration des solutions Ocean dans les engagements des États, au point de décider de faire de cette 25eme conférence des parties de la Convention Climat, une « Blue COP ».De fait, près de 90 événements sur le Blue Carbon, sur l’acidification de l’océan, sur le rapport spécial ou sur les solutions Ocean se sont déroulés pendant les deux semaines de la COP, avec un point culminant le 7 décembre, pour « l’Ocean day ».
En arrivant à Madrid, je m’attendais à trouver la Blue cop perceptible, je pensais que cela serait un sujet abordé avec nos interlocuteurs rencontrés dans les meetings de la délégation du parlement. Mais non, ça n’était pas un sujet. Du moins pas pour tout le monde car le nouveau Commissaire européen à l’environnement et aux Océans a fait une intervention remarquée par la communauté Océan et raccord avec les ambitions exprimées dans le Green Deal révélé dans la semaine par la Présidente de la commission.
Ambition pas tout à fait portée selon les observateurs par le négociateur de l’Union européenne, au point de m’inciter à écrire au vice-président Timmermans et à son collègue de l’environnement Sinkevicius.
J’ai suivi les métamorphoses successives de la déclaration finale tout le week-end, au travers du réseau des « Friends for the Ocean », une coalition informelle d’acteurs scientifiques, associatifs, politiques « amis de l’océan ». Au fil des heures, sous la pression du Brésil ou de l’Arabie saoudite, l’ambition sur l’océan se réduisait voire disparaissait, mais c’était sans compter sur la ténacité de la présidente de la COP, qui parvint à sauver l’essentiel.
Je rentre ainsi de Madrid avec des sentiments mitigés, mais plus que jamais convaincue que le Parlement doit se mobiliser sur ces sujets et me conforte dans les objectifs que je me suis donné de les porter et de promouvoir une vision stratégique des enjeux Ocean qui inclut la relation Ocean et climat.