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PECH - Présentation de mon avis sur les énergies renouvelables en mer
Aujourd’hui, j’ai eu l’honneur de présenter en Commission Pêche, mon avis concernant « l’exploitation du potentiel des énergies renouvelables en mer ». Dans le travail parlementaire européen, il s’agit de transmettre à la commission compétente, l’avis de la commission de la pêche, donc l’avis se construit au regard de l’impact que les énergies renouvelables en mer peuvent avoir sur le secteur de la pêche.
Il s’agit d’un sujet important dans le contexte la transition verte, les énergies renouvelables en mer participent à la réalisation de l’objectif de neutralité carbone, en réduisant les émissions de l’électricité et d’autres secteurs au moyen de l’hydrogène renouvelable.
Je me félicite que la Commission européenne ait fixé dans sa communication un objectif ambitieux de 300 GW de capacité d’éolien en mer et 40 GW pour les autres énergies en mer d’ici 2050. Atteindre cet objectif reviendrait à dynamiser ce secteur en multipliant par près de 30 la capacité d’énergies renouvelables en mer d’ici 2050 et représenterait jusqu’à 800 milliards d’euros d’investissement.
Nous devons néanmoins rester objectifs quant aux impacts des énergies renouvelables en mer sur le secteur de la pêche et de l’aquaculture, par exemple, en raison du déplacement des zones de pêche ou bien de la pollution sonore sous-marine. Face à ces contraintes je suis convaincue qu’il existe des solutions et je souligne dans mon avis l’importance des dialogues et de la coopération avec les pêcheurs lors du processus de planification de l’espace maritime, et cela à un stade précoce des projets, afin de limiter au maximum les impacts négatifs sur le secteur et de favoriser une bonne coexistence des activités.
Afin d’éviter des impacts négatifs sur la biodiversité, il faut repenser le modèle des installations, je suis convaincue que ces sources d’énergie renouvelables restent pertinentes à condition de réduire leurs impacts en faisant des risques une opportunité pour d’autres activités via la recherche de co-bénéfices environnementaux, sociaux et économiques. Je pense par exemple aux infrastructures à impacts positifs sur les ressources halieutiques via des effets récifs, ou à une meilleure connaissance du milieu marin via la collecte de données grâce à des capteurs installés sur les infrastructures, ou encore à la création d'emplois, notamment dans les ports de pêche pour leur modernisation.
Selon moi, il est nécessaire d’avoir une vision à long terme des projets d’énergies renouvelables en mer afin d'évaluer les impacts sur d'autres activités, telles que la pêche, et également sur les communautés locales et les écosystèmes. J’appelle à une approche basée sur l’économie circulaire et le cycle de vie de ces projets, notamment pour anticiper le déclassement des infrastructures.
Concernant les technologies, je soutiens la proposition de la Commission de prendre en compte toutes les énergies de la mer, c’est un point particulièrement important selon moi, même si l’éolien est aujourd’hui la technologie la plus mature, il faut continuer la recherche et le développement d’autres technologies telles que les hydroliennes (en mer ou sur les cours d’eau), les houlomoteurs ou encore l’énergie thermique des océans, qui peuvent être moins impactantes pour les activités pratiquées comme la pêche et l’aquaculture et être plus adaptées aux milieux selon les écosystèmes présents. Je pense que les mêmes projets ne seront pas appliqués dans toutes les mers européennes et qu’une vision locale est importante pour intégrer les énergies renouvelables en mer dans une approche de mix énergétique terre-mer et bien évidemment en lien avec la planification.
Enfin, je rappelle dans mon avis que l’UE peut compter sur le large potentiel offert par les eaux européennes et ultrapériphériques, je souligne donc l’importance de développer les énergies renouvelables en mer dans les régions ultrapériphériques, qui sont aujourd’hui fortement dépendantes des importations de combustibles fossiles alors qu'elles disposent de conditions propices aux énergies renouvelables.
Pour conclure, je pense que les énergies renouvelables en mer sont pertinentes dans le cadre de d’économie bleue durable et que cela doit se faire dans le respect des autres activités telles que la pêche et l’aquaculture, à condition de pousser le curseur de la durabilité par la recherche de co-bénéfices.