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VIDÉO • Session plénière : "L'Océan brûle. Protégeons ce poumon de la planète !"

Retrouvez mon intervention en session plénière à Strasbourg sur le rôle majeur de l'océan dans la lutte contre le dérèglement climatique. 

Catherine ChabaudMonsieur le Président, chers collègues,

La semaine prochaine, alors que nous serons pour quelques-uns d'entre nous aux Nations unies, mobilisés par l'action climatique et les objectifs du développement durable, au même moment les experts du climat dévoileront leur rapport spécial "Océan et criosphère". Ce rapport, que nous avions demandé il y a 4 ans avec mes amis de la plateforme Océan & Climat, s'annonce très alarmant.

Chers amis, à sa manière, l'Océan brûle. Et pourtant, pendant des années, les négociations climatiques ont ignoré son rôle primordial dans l'équilibre du climat et les services essentiels qu'il rend à l'humanité. Grâce à la photosynthèse, des micros organismes végétaux, l'Océan fournit la moitié de l'oxygène de l'atmosphère. C'est l'autre poumon de la planète. Il absorbe un quart des émissions à effet de serre.

Les écosystèmes marins et côtiers comme les mangroves et les récifs coralliens assurent la sécurité alimentaire de trois milliards d'êtres humains. Ils sont un rempart face à la montée de l'océan et la violence des événements climatiques extrêmes. La fréquence et l'intensité des cyclones sont une conséquence du réchauffement de l'océan en profondeur. La mort des coraux est due à une augmentation de la température, à la désoxygénation et à l'acidification de l'océan. Je m'inquiète de ce que va nous annoncer ce nouveau rapport.

En 2015, nous avons réussi à faire entendre la voix de l'océan à la COP21 à Paris. L'océan est, enfin, devenu un sujet émergeant qui mobilise la Commission européenne grâce, notamment, au travail du commissaire Vella. Le Chili a baptisé la prochaine COP25 la "Blue COP". La bonne santé de l'océan doit être l'un des objectifs de la négociation climatique, d'autant qu'il fait aussi partie de la solution. Il faut financer la restauration des systèmes marins et côtiers, réduire les émissions du transport maritime, développer des énergies marines sans détruire les habitats, etc.

Premier espace maritime au monde, l'Europe a une responsabilité formidable et un leadership à prendre. C'est un défi que nous pouvons relever et qui attend le futur vice-président en charge du Green "Blue" Deal et le futur Commissaire à l'Environnement et à l'Océan. Je me félicite de cet intitulé. Un océan, enfin, dont j'appelle qu'il soit reconnu comme un bien commun de l'humanité. Je vous remercie.